Promenade imprévue dans une ZAC, vague barycentre d’une étendue incluant la mer, la ville, un aéroport et une autoroute, que son agglomération – le Pays de l’Or – a prévu de rénover.

Le ciel est chargé, les barrières sont levées, l’enrobé se fait la malle, mais le pin parasol s’en fiche.

La boîte de nuit a brulé à l’été 2024. Ce fait divers criminel a mis à nu une belle charpente métallique. De quand les lettres peintes (« L’eden ») datent-elles ? Finalement, ce qui a le mieux passé les outrages du feu, c’est le bleu du ciel sur le marquage PMR.

Au premier plan, le panoramic P40.17 de chez Merlo présente le vert caractéristique du leader italien de la machine élevatrice. A l’arrière, c’est orange, c’est Eurolev. Le lexique de ces petits monstres est riche, leurs lignes désarticulées.

Le gris sur gris est décliné dans mille motifs de rayures verticales, horizontales, grillagées. Cela me rappelle les motifs de remplissage des logiciels de dessin en noir et blanc des années 80 (MacPaint). L’édifice, tout dévolu à l’audit et au conseil comptable, se pique d’un escalier hors d’oeuvre, façon château de Blois. Un art du sale ?

De l’immeuble ou des boîtes à lettres, qu’est-ce qui importe le plus ? Dans les deux cas, tout ici semble façade rapportée. En novembre, cette boite accueille a minima un spécialiste du son et de la lumière, un atelier de cours de cuisines, une église pentecôtiste. Et, devant le portail du voisin, le squelette d’un canapé convertible.

Architecture, graphisme, fusée : un cocktail géométrique périlleux.

La couleur ruisselle de l’affiche décatie du Grand Show American Vegas. Incroyable, on est dans la pure tradition de l’affiche de fête itinérante du XIXe siècle. Un gorille, un homme-fusée, des motos et une cow-girl : programme fourni. Soin : le colleur s’est bien aligné sur le bord de porte. Ici, tout est alignement, désalignement.

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